17 août 2012

Promenade

Il se levait tôt
Il sortait
Sa pute, son maquereau et son dealer
Il allait les faire pisser
Il les regardait
Se frotter à la ville
Il les observait
Se mordiller
Les peaux et les oreilles

Il aimait
Les tenir court
Sa pute, son maquereau et son dealer
Il fallait donner parfois
Près des parcs
Des petits coups secs sur le cuir
Il réagissait avant de se faire déborder
Il voyait leurs narines se dilater
Alors il savait

Des matins
Il croisait des gamins
Sur le chemin de l'école
Il devait redoubler de prudence
Expliquer patiemment
Oui on peut les caresser
Sa pute, son maquereau et son dealer
Mais pas de gestes brusques
Et un seul à la fois
Il tirait sur les laisses à ce moment-là
Un accident est si vite arrivé
L'inattention
C'est la nourriture
De sa pute
De son maquereau
De son dealer

Lorsque le soleil
Commençait à couler
Dans les rues
Il rentrait
C'était l'heure
Des gamelles

Les jours d'orage
Il avait de la peine à les tenir
Il choisissait alors
De les nourrir
A la main
C'était des instants complices
Avec sa pute, son maquereau et son dealer
Avant la pluie
Avant le rinçage de la ville
Avant le toilettage des consciences