13 août 2017

Flaques

Ce matin
Est un poignard rouillé
Au travail dans le ventre du jour
Alors que la nuit
Digère encore
Des étoiles à peine entamées
Se répandent
Dans les flaques

Taxidermie

Ici
Lorsque leurs mains
Atterrissent sur les comptoirs
Elles renversent quelques verres

Pas qu'on ne sache pas atterrir
Ici
On n'en fait simplement pas
Tout un cas
On ne cherche pas
A se retenir
A quoi que ce soit

L'important c'est de se poser
Et de saisir à nouveau
Ce qui ne tangue pas
L'important
C'est de s'immobiliser un peu

Ici
Les pyromanes ont tout brûlé
A quelle branches
Voulez-vous donc
Que ces mains s'accrochent

Si vous tentez
Quelques sifflements d'oiseaux
Vous aurez peut-être la chance
De les voir s'animer un peu
En rase-motte
Et de raconter des aventures
Pelées et malingres

De celles qui nous amènent
Ici

De celles après lesquelles
Il ne faut pas courir bien longtemps
Pour les voir s'essouffler
Pour les ramener sur nos épaules
Et les tanner ensuite
Leur maquiller une splendeur
Qu'elles n'ont jamais eue

De celles qui
Accrochées au dessus de la porte
Nous aident
A passer l'hiver sans histoire

L'arbre

Se déchausser
Risquer nos pieds
Hors de l'ombre ronde et tempérée

Les offrir à la morsure instantanée
Du soleil obèse

Les ramener à l'intérieur
De l'ombre
A force
Décollée sur les côtés

Se passer
Fraîcheur
Sur le visage
Ce mot ravissant

Poussière

Ainsi
La poussière
Qui éclate en nuages
Reste de la poussière

Ce n'est pas un équipage
Lancé à l'assaut
De notre périmètre intact

C'est d'abord
De la poussière
Qui éclate en nuages
Dans les parages de l'horizon