27 juillet 2019

Ton sourire

J’ai croisé ton sourire
Entre la salle de bain et la cuisine
Il traînait en peignoir et en savates
Il a ouvert le frigo
Il est resté immobile
Il s’est laissé gifler par la fraîcheur artificielle
Il a regardé par la fenêtre
Deux chats se lacérer les oreilles
Et il est retourné se coucher
Pieds nus

Dehors, l’après-midi cognait

Et puis dehors
L’après-midi cognait
A peu de choses près
Sur tout
Il essayait de nous attirer
De nous faire croire
A des intentions
A des constructions
A des sourires
Personne ne lui avait dit
Qu’il participait à une mascarade
On le laissait s’exciter tout seul
En plein soleil
En pleine sécheresse
Alors que les grands buvaient
Leurs chagrins
Et essoraient leurs souvenirs
A l’intérieur

Plus bas dans la saison

Nos tristesses
Se tenaient
Bien serrées
Au fond de l’avenue
Tandis que plus haut
Le vent déboulait
Et secouait les arbres
Un forcené ou un fou furieux
Un de ces caractères entamés
Par les complications inattendues
Dont regorgent les promesses compliquées
Nos tristesses
Se serraient
Elles attendaient qu’il vienne
Leur souffler au visage
Elles attendaient qu’il les rejoigne
Pour voir débouler
Ensemble
Du haut de l’avenue
D’autres météos
Ivres de dépit
Plus bas dans la saison