Rincer mes hémisphères
Que leurs trottoirs fument
Juste après l'aube
Regarder la nuit perdre ses gants
L'observer se lamenter
Alors qu'ils se font dévorer
Par une bouche d'égout
Friande de nos reliquats
31 mars 2012
Du fond des bois
Ses yeux
Suivaient sa robe
Avec la raideur et la fureur
De deux sangliers
Lancés à pleine vitesse
Du fond des bois
Vers une clairière
Suivaient sa robe
Avec la raideur et la fureur
De deux sangliers
Lancés à pleine vitesse
Du fond des bois
Vers une clairière
S'accorder au souffle
Sur les balcons de nos addictions
Nos mains
Semblables à des carrosseries froissées
Ne savent plus danser
Dans le rythme
Du souffle de nos mots
Nos mains
Semblables à des carrosseries froissées
Ne savent plus danser
Dans le rythme
Du souffle de nos mots
Nos tombes
La nuit venue
Allons creuser nos tombes
Installons-y des spectacles de marionnettes
Et recueillons le fracas de la vie
Parmi le tulle et les baguettes
Allons creuser nos tombes
Installons-y des spectacles de marionnettes
Et recueillons le fracas de la vie
Parmi le tulle et les baguettes
27 mars 2012
Saufs-conduits
La nuit délivrait des saufs-conduits
A tes mains
Plus rien n'entravait
Ton trafic
Rapide et puissant
Inatteignable
Par les forces de l'ordre
Sur mon corps
A tes mains
Plus rien n'entravait
Ton trafic
Rapide et puissant
Inatteignable
Par les forces de l'ordre
Sur mon corps
La nuit était en chantier
Tu es revenue sur ta phrase
A la manière d'une pelle mécanique
Tu l'as ouverte par le milieu
En épargant l'eau, le gaz et l'électricité
Dans la béance de nos élans
Tu a entrepris d'amonceler les fourchettes
La nuit était en chantier
L'aube
A grande vitesse
Pressée d'intentions multiples
N'en saura rien
Tes poignets
Tes poignets
Sentaient les fraises
Cachées
A l'ombre du ballet des libellules
L'été avançait
Il claquait ses savates de paille
Contre le marbre sombre
Du palais de nos désirs
Sentaient les fraises
Cachées
A l'ombre du ballet des libellules
L'été avançait
Il claquait ses savates de paille
Contre le marbre sombre
Du palais de nos désirs
26 mars 2012
On ne pourra pas se déplacer très loin
On ne pourra pas se déplacer très loin
Mon ami
Faire les fiers
Comme tous ces trous du culs et ces trous de bite
Burinés et poilus
En schlapettes
Qui ont tout rasé et bâti des guinguettes
Aux quatre vents
Et qui sourient
Et qui plastronnent
Et qui aveuglent loin à la ronde
On ne pourra pas se déplacer très loin
Il faudra que le vide intersidéral vienne à nous
Qu'importe
Il y aura un vieux bassiste et un batteur sénile
On fera danser l'air
Et peut-être même
Mon ami
Que quelques jolies femmes
Nous offriront des rocks puissants
Mon ami
Faire les fiers
Comme tous ces trous du culs et ces trous de bite
Burinés et poilus
En schlapettes
Qui ont tout rasé et bâti des guinguettes
Aux quatre vents
Et qui sourient
Et qui plastronnent
Et qui aveuglent loin à la ronde
On ne pourra pas se déplacer très loin
Il faudra que le vide intersidéral vienne à nous
Qu'importe
Il y aura un vieux bassiste et un batteur sénile
On fera danser l'air
Et peut-être même
Mon ami
Que quelques jolies femmes
Nous offriront des rocks puissants
Tarte aux prunes
Parfois
La force de continuer
Tient
Dans une tarte aux prunes
Lorsque ton épaule s'est dénudée
Et que ta manche y trempe
Devant la sonnette
Il n'a dit à personne
Qu'il se trouvait là
Toutes les conditions
Sont ainsi réunies
Pour recevoir de la visite
Il patiente
Devant la sonnette
Qu'il se trouvait là
Toutes les conditions
Sont ainsi réunies
Pour recevoir de la visite
Il patiente
Devant la sonnette
Les directions liquides
Il ressort
La poussière
Le vent
Les bas-côtés
Les sodas tièdes
Les cartes roussies
Et Bruce Springsteen
Il s'en fait un grand manteau de vent
Un peu comme l'autre
Avec ses bottes de sept lieues
Qui foutaient les foies
Et il se casse
Dans des directions liquides
Rouvrir la baie
Rouvrir la baie
Dompter la lumière
Pour en faire un piège
Ainsi du dallage
Comme un geiser invisible
Montera son parfum
Et peut-être
Si nous nous tenons
Tranquilles, immobiles, vaguement graciles
Aurons-nous moins envie
De mourir
Vers midi
22 mars 2012
L'esprit et les lieux
Il remonta ses manches. Il fit quelques pas dans le silence de ses chaussures de nubuck fauve. Il agaça ses cheveux dans des assauts de doigts gras. Enfin, empli d'air, il expira la notion d'état d'esprit. Alors il fut repris, il fut neutralisé par les analystes des incidences fiscales. Il fut soumis à la notion d'état des lieux. Dehors, les primevères s'échauffaient.
Insouciance
Cassons-nous
Sautillaient les pimprenelles
Sans s'inquiéter
Des services et des bureaux
Qui se chargeraient
De leur recollage
Sautillaient les pimprenelles
Sans s'inquiéter
Des services et des bureaux
Qui se chargeraient
De leur recollage
16 mars 2012
Tricoter un chandail
Il est en route
Peut-être s'accordera-t-il
Une pause-café
Une turbo-sieste
Peut-être se passera-t-il un disque
Mais il est en route
L'astéroïde 2012DA14
Enfin bref
On sent qu'on s'intéresse à notre sort
Là-haut
Là-bas
Sur l'autoroute des géocroiseurs
Tricotons
A tout hasard
Un chandail
En écoutant siffler les pierres
Peut-être s'accordera-t-il
Une pause-café
Une turbo-sieste
Peut-être se passera-t-il un disque
Mais il est en route
L'astéroïde 2012DA14
Enfin bref
On sent qu'on s'intéresse à notre sort
Là-haut
Là-bas
Sur l'autoroute des géocroiseurs
Tricotons
A tout hasard
Un chandail
En écoutant siffler les pierres
Avec qui
Avec qui a-t-elle foutu le camp
Avec qui roule-t-elle vite vers les mers et les océans
Avec qui détache-t-elle ses cheveux
Avec qui porte-t-elle ses sandales à la main
Dans la brise et les promesses
Avec qui
Est-ce avec ton parfum
Est-ce avec la pénombre fruitée de ta nuque
Que la définition de l'espoir s'est barrée du dictionnaire
Avec qui roule-t-elle vite vers les mers et les océans
Avec qui détache-t-elle ses cheveux
Avec qui porte-t-elle ses sandales à la main
Dans la brise et les promesses
Avec qui
Est-ce avec ton parfum
Est-ce avec la pénombre fruitée de ta nuque
Que la définition de l'espoir s'est barrée du dictionnaire
Sur les sentiers
Chemin faisant
Sur les sentiers ridés de nos vies
Chassant à coup de baguettes souples
Les vendeurs et les démarcheurs
De crèmes et de cosmétiques
Nous faisons preuve
D'écoute et de patience
Tandis que des dorées et des argentés
Stimulent leurs humanités
Comme on tire sur un gros biceps
Sur les sentiers ridés de nos vies
Chassant à coup de baguettes souples
Les vendeurs et les démarcheurs
De crèmes et de cosmétiques
Nous faisons preuve
D'écoute et de patience
Tandis que des dorées et des argentés
Stimulent leurs humanités
Comme on tire sur un gros biceps
Les merles
Farfouiller sans bruit
Trouver le bon module
Pour ne pas effrayer la douceur
Qui réapparaît
Tremblante et encore mouillée
Elle revient de la nuit
Elle s'est esquintée
Tendons la main et ne bougeons plus
Même si les merles
Eux
Ne peuvent s'empêcher de faire les cons
Trouver le bon module
Pour ne pas effrayer la douceur
Qui réapparaît
Tremblante et encore mouillée
Elle revient de la nuit
Elle s'est esquintée
Tendons la main et ne bougeons plus
Même si les merles
Eux
Ne peuvent s'empêcher de faire les cons
Il y en a des
- Il y en a des. Ouais, il y en a des. Ouais, ouais, ouais, il y en a sacrément des. Ceux-ci-là qui sont blancs comme de la nacre, pas forcément gros, mais qui donnent de l'épaisseur au plaisir des doigts. C'est ceux-ci-là les des que je parle. Qu'elles mettent dans des dentelles qui nous font aimer l'habit de deuil des soirs omnivores. Des qui désintègrent les mains au cul.
- Des qui donnent envie de créer des formulaires pour déposer une demande.
- Des comme ça, mon Jacky. Exactement des ceux-ci-là comme ça.
- Des qu'il faut demander la permission pour les toucher.
- Des comme Mireille quand elle nous sert nos Suze-réglisses.
- Des qui nous font croire qu'on est à Casablanca alors qu'on est à Montauban.
- Des pareils. Parfumés du dedans.
- Des qui donnent envie de créer des formulaires pour déposer une demande.
- Des comme ça, mon Jacky. Exactement des ceux-ci-là comme ça.
- Des qu'il faut demander la permission pour les toucher.
- Des comme Mireille quand elle nous sert nos Suze-réglisses.
- Des qui nous font croire qu'on est à Casablanca alors qu'on est à Montauban.
- Des pareils. Parfumés du dedans.
Le malheur
Pied au plancher
Nous foncions
Sur l'autoroute de l'ailleurs
Une fois à notre hauteur
Le malheur
Semblable à un contrôle mobile de la vitesse
Nous flashait
Nous piquait les yeux
Nous l'avions vu trop tard
Comme toujours
Lorsque nous sommes
Dans l'excitation
Dans l'infraction
Dans la déglingue organique
Nous foncions
Sur l'autoroute de l'ailleurs
Une fois à notre hauteur
Le malheur
Semblable à un contrôle mobile de la vitesse
Nous flashait
Nous piquait les yeux
Nous l'avions vu trop tard
Comme toujours
Lorsque nous sommes
Dans l'excitation
Dans l'infraction
Dans la déglingue organique
06 mars 2012
Nos espoirs
Le ciel ressemblait
A une plaque d'aluminium
Epaisse
Nos espoirs
Portés par nos yeux
Dressés comme des bâtons de pluie
Cognaient à en crever
Ce plafond ténébreux
Affamés de lumière
A une plaque d'aluminium
Epaisse
Nos espoirs
Portés par nos yeux
Dressés comme des bâtons de pluie
Cognaient à en crever
Ce plafond ténébreux
Affamés de lumière
03 mars 2012
Diablesse
Il humait le parfum de cette diablesse
A pleines narines
Dans des râles
De souffleuse à foin
Il s'en étourdissait
Il vacillait
A l'apothéose de sa cacosmie
A pleines narines
Dans des râles
De souffleuse à foin
Il s'en étourdissait
Il vacillait
A l'apothéose de sa cacosmie
A l'automate
Ses doigts
Prévus pour le tango
Ont dansé la valse
Dès lors
De l'automate
A jailli
Une bouteille d'eau
Parfumée au thé vert menthe
Sans arôme artificiel
Sans édulcorant
C'était pourtant une satisfaction
Il aurait souhaité
Que sa vie
Prenne cette direction
Vent chaud
Sur ce quai de gare
Dans ce vent chaud
On aurait dit que la plaine ronflait
Petits acariens
Nous trottinions sans bruit
Vers nos destinations
Fuyant les cinglées et les queutards
Dans ce vent chaud
On aurait dit que la plaine ronflait
Petits acariens
Nous trottinions sans bruit
Vers nos destinations
Fuyant les cinglées et les queutards
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