19 octobre 2015

Cellophane

Un matin qui
A des sacs de sable
Dans la voix
Ou
Une nuit dont le cri
A les ailes souillées de pétrole
On ne sait pas trop
On ne sait pas vraiment
Ce que c'est
Cette obscurité
Ces grumeaux sombres

Tu n'as pas sur toi
Comme toujours
Tu n'as pas eu le temps
De t'équiper
Ton couteau aiguisé
De lumière
Ta lame à fendre
Les jours sombres

Qu'allons-nous faire
Dans cet entre-deux
Rayé, rauque et rouillé
Avec nos désirs lyophilisés

Et
Nos cuillères en mauvais bois
Qui pourrissent
Comme un pique-nique
Constitué à la sauvette
Au fond de nos sacs
Comme des provisions
Réunies à la hâte
Au temps sec

Qu'allons-nous faire
Devant ces petits grains
Réguliers et protégés
Dans de minuscules univers
Hermétiques et précis

Nous
Dehors
Avec nos intentions semblables
A des moufles humides

C'est difficile
De laisser
La joie
Dans son cellophane