C'est renoncer
À une savane
Puisque les feuilles
De ces arbres
Sous lesquels
Je venais t'embrasser
Sont des oreilles brunies
De rhinocéros
Elles tremblent
Elles tournent
Elles s'écartent
Lorsque la pluie
Les frappe
Elles sont les extrémités
Du gros animal
Son ouïe collée au ciel
Cette autre savane
Celle qui ne retient pas
La poussière
Celle qui dévore
Les yeux portés vers elle
Et les espoirs qui les peuplent
Autant y coller
Des oreilles tannées
Agitées de pluie
Et au jugé éventrer
D'un coup de corne
Quelques nuages
Pour revoir au loin
Une dernière fois
L'été qui s'enfuit
Les poches remplies
De feuilles sèches