13 septembre 2012

Pralinés

Il s'est penché sur le lit de celui qui allait mourir. Il a écouté ce qu'il voulait lui dire à toute force. Celui qui allait mourir se concentrait, alors que ses cellules s'éparpillaient comme une administration qui fuit devant l'ennemi dont elle entend les désirs mécaniques. Après avoir écouté trois phrases lépreuses, il a dit, près de l'oreille qui sentait l'ail et la pisse de celui qui allait mourir: "Tes phrases sont des barres de chocolat qui ont fondu lorsque tu t'échauffais avec tes gonzesses et tes voitures de sport. Elles ont repris leur consistance mais ça sable sur la langue et ça a un goût dégueulasse." Et il a changé d'oreille, il a pris l'autre qui ne sentait rien mais qui avait des croûtes, et il a ajouté: "Tu sais que je préfère les pralinés."