04 avril 2016

A bout portant

Tirer à bout portant
Dans les genoux de l'après-midi
Regarder l'ennui
Couler, s'étaler
Comme un dégazage
Et trouver une place
A bord d'une fourgonnette 
Où les soupirs sont
Serrés et patibulaires 
De vrais soldats de régime sanguinaire
Croire
Après avoir soumis
Les dernières heures du jour
Qu'on peut partir 
Maintenant à l'assaut
De la nuit
De ses citadelles excitantes
Croire qu'elle nous laissera
Même approcher
Respirons encore
Car nous n'entendrons pas
L'obscurité
Ses grands mouchoirs
Serrés dans ses grosses mains
Nous ne l'entendrons
Même pas
Nous étouffer