03 mai 2012
Les friandises
Avant, quand il ne changeait pas de sous-vêtements tous les jours, quand il rotait à chaque fois qu'il pliait trop rapidement les jambes. En fait, quand toute flexion entraînait des ronflements et des sifflements de viscères qui irradiaient depuis l'intérieur de son tronc. Ouais, avant. Quand il attendait toute la nuit dehors pour tirer sur des belettes et qu'il brûlait ses engelures en craquant des allumettes pour passer le temps. C'était cette époque. Il rentrait et lançait ses chaussures d'une ruade contre les parois jaunes et fumées de l'igloo. Donc en ce temps-là, il gobait les yeux des phoques à même la bête. C'était avant qu'il ne rencontre la dame, celle à qui il aimait tout enlever pour renifler ses étoles fines et parfumées avec des trous raffinés. Maintenant, pour elle, il les enlève de l'animal et il les lui offre dans un petit sachet de peau de ruminant. Comme des bonbons, les yeux des phoques. Sinon, c'est trop attendrissant, elle lui a dit, et elle mange pas les friandises, il a constaté.