04 juillet 2011

Auprès du carillonneur

Chaque mardi soir, la vendeuse de la caisse numéro 6 du centre commercial principal, celui-ci-là-lui-même après le parc aux chiens, montait rejoindre son jeune amant, carillonneur de la paroisse, dans le clocher de la mini-cathédrale de Gueuzens-la-Gigoule. Arrivée sous les grosses cloches d'airain, elle respirait fort. L'étain et le cuivre répercutaient ces bruits de narines. Ainsi, tout ça ressemblait à un ricanement.

Alors qu'elle s'occupait de la cause de la distension des micro-fibres de l'étole pubienne de son compagnon, ce dernier aimait à dodeliner de la tête en compagnie des pigeons qui se soulageaient à proximité.

La soirée se terminait régulièrement par quelques "Petits Filous" goût fraise, engloutis au moyen de cuillères en plastique.

Tandis qu'au bas de la mini-cathédrale de Gueuzens-la-Gigoule, les embouteillages perdaient tranquillement de la puissance.
Tandis que dans l'obscurité, une mouche s'immobilisait brièvement sur le tapis roulant déserté de la caisse numéro 6 du centre commercial principal, celui-ci-là-lui-même après le parc aux chiens. Et reprenait son vol sur une impulsion incompréhensible.