On leur remettait des imposants couteaux à scie, richement sculptés, pour couper de petits quartiers de viande perdus au milieu d'assiettes compliquées. On leur proposait des véhicules tout-terrain luxueux pour mordre parfois un bout de trottoir dans une jungle de bitume et de béton. On les incitait à acquérir, en plein mois de juillet, des forfaits volumineux pour des vacances dans des îles gérées par de jeunes mafias clinquantes.
Ensemble, nous marchions en chaussures épaisses et profilées sur le sentier goudronné du bord des proportions. Et nous nous penchions, nous nous faisions peur, nous connaissions le délicat vertige des hauteurs de la suffisance. Nous parlions beaucoup de l'opportunité de faire des gosses.